. L’importance du secteur informel dans l’économie du Burkina Faso n’est plus à démontrer. Représentant plus d’un cinquième du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays, le secteur constitue de nos jours une manne pour l’économie nationale. Cependant, le secteur informel est caractérisé par une très grande vulnérabilité de ses emplois. Selon les résultats de l’Enquête régionale intégrée sur l’emploi et le secteur informel (ERI-ESI), quatre emplois non agricoles sur cinq sont des emplois vulnérables. Toutefois, les concepts de mesure de la vulnérabilité sur lesquels se fondent ces chiffres semblent occulter l’aspect multidimensionnel du phénomène. Le présent article propose un nouvel indicateur de mesure de la vulnérabilité dans le secteur informel construit selon une approche multidimensionnelle, basé sur 15 variables qualitatives décrivant la vulnérabilité de l’emploi et calculé à partir de données de l’ERI-ESI réalisée en 2018 au Burkina Faso. L’indice ainsi obtenu enseigne que la vulnérabilité n’est pas l’apanage d’un groupe spécifique. Les résultats obtenus font ressortir que les travailleurs à fort niveau d’instruction sont moins vulnérables dans l’emploi, tandis ceux n’ayant aucune affiliation syndicale sont associés à des niveaux de vulnérabilité plus importants. Il est également ressorti que des facteurs tels que la disposition d’un local professionnel ou d’un contrat de travail sont des facteurs d’atténuation de la vulnérabilité.